Edgar Morin nous propose une pensée qui relève les défis de la complexité afin de mieux comprendre notre personne, notre humanité, notre monde. Ce paradigme comporte un principe dialogique et translogique et porte en lui le principe de l’Unitax multiplex, ce qui fait que la complexité est antagoniste et complémentaire à la fois, ce qui fait qu’elle échappe et à la perspective holistique et à celle réductionniste. La clarté, l’ordre, le déterminisme ne sont pas refusés, mais ils sont insuffisants. „La complexité n’est pas une recette, mais un appel à la civilisation des idées”, car il n’est pas possible de programmer la découverte, la connaissance, ni l’action.[1]
„La complexité nécessite une stratégie. Certes, des segments programmés pour des séquences où n’intervient pas l’aléatoire sont utiles ou nécessaires. En situation normale le pilotage automatique est possible, mais la stratégie s’impose dès que survient l’inattendu ou l’incertain, c’est-à-dire dès qu’apparaît un problème important. […]
La complexité se situe à un point de départ pour une action plus riche, moins mutilante. Je crois profondément que moins une pensée sera mutilante, moins elle mutilera les humains. Il faut se rappeler les ravages que les visions simplifiantes ont faits, pas seulement dans le monde intellectuel, mais dans la vie. Bien des souffrances que subissent des millions d’êtres résultent des effets de la pensée parcellaire et unidimensionnelle.” (Edgar Morin, Op.cit., p. 110 - 111)
L'interdisciplinarité et la transdisciplinarité présente le risque d'être non-disciplinaires s'il n'y avait le paradigme de la médiation.
Le programme :
„Un programme, c’est une séquence d’actions prédéterminées qui doit fonctionner dans des circonstances qui en permettent l’accomplissement. Si les circonstances extérieures ne sont pas favorables, le programme s’arrête ou échoue.” (Op.cit., p. 119)
La stratégie :
„L’action est stratégie. Le mot stratégie ne désigne pas un programme prédéterminé qu’il suffit d’appliquer ne variatur dans le temps. La stratégie permet, à partir d’une décision initiale, d’envisager un certain nombre de scénarios pour l’action, scénarios qui pourront être modifiés selon les informations qui vont arriver en cours d’actions et selon les aléas qui vont survenir et perturber l’action.
La stratégie lutte contre le hasard et cherche l’information. […]. De plus, la stratégie ne se borne pas à lutter contre le hasard, elle essaie aussi de l’utiliser. […]. Le hasard n’est pas seulement le facteur négatif à réduire dans le domaine de la stratégie. C’est aussi la chance à saisir.” (Op.cit., p. 119)
Programme /vs/ Stratégie :
„Le mot stratégie s’oppose à celui de programme. Pour les séquences qui se situent dans un environnement stable, il convient d’utiliser des programmes. Le programme n’oblige pas à être vigilant. Il n’oblige pas à innover. (Op. cit., p. 107 – 108)
„Il faut abandonner les programmes, il faut inventer des stratégies pour sortir de la crise. Il faut souvent abandonner les solutions qui remédiaient aux anciennes crises et élaborer des solutions nouvelles.” (Op. cit., p. 110)
Liens utiles:
Pour une réforme de la pensée par Edgar Morin
[1] Morin, E. (2005), „Introduction à la pensée complexe”, Editions du Seuil, p.157
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